Carte Blanche à Mathieu Amalric

Propos recueillis par Cyril Neyrat le 3 septembre 2010, par téléphone (Paris-Berlin)

J'ai choisi les films de cette carte blanche au café, lors d'une conversation à laquelle participaient notamment Emmanuel Burdeau et Dominique Toulat, le programmateur cinéma de la Ferme du Buisson. Ça s'est fait très vite, j'étais en plein dans la sortie de Tournée, donc le choix des films est très lié à Tournée. Nous n'avons pas cherché mes films de chevet, ceux qui ont changé ma vie. C'est plutôt un instantané de ce jour-là. J'aurais pu aussi bien ne choisir que des films d'aujourd'hui. Car je ne crois pas du tout, comme on l'entend souvent en ce moment, que le cinéma soit mort, que ce soit une chose passée. Je crois exactement le contraire.

Mathieu Amalric

French cancan

scénario :

Jean Renoir sur une idée de André-Paul Antoine

photographie :

Michel Kelber

montage :

Borys Lewin

musique :

Georges Van Parys

production :

Franco London Films, Jolly Film

distribution :

Gaumont

de Jean Renoir

Avec Jean Gabin, Michel Piccoli, Gaston Modot

France . 1955 . 1h42

A travers les amours tumultueuses de Danglard, producteur de spectacles et propriétaire d'un cabaret, les splendeurs et les misères du petit et du grand monde du Montmartre de la grande époque.

C'est une idée de Dominique Toulat, qui voyait un parallèle, au-delà du sujet, entre Renoir, qui réalise ce film à son retour des Etats-Unis, et Joachim dans Tournée. Je l'a vu pendant l'écriture de Tournée, mais ce n'est pas le Renoir qui m'a le plus marqué. Les plus importants seraient plutôt Une partie de campagne, Le Déjeuner sur l'herbe, et son dernier film, Le Petit théâtre de Jean Renoir.

Horaires :

samedi 16 - 15h45 - Concorde 1

The King of Marvin Gardens

scénario :

Bob Rafelson, Jacob Brackman

photographie :

Laszlo Kovacs

montage :

John F. Link

production :

BBS Productions, Columbia Pictures Corporation

distribution :

Sony Pictures

de Bob Rafelson

Avec Jack Nicholson, Bruce Dern, Ellen Burstyn

Etats-Unis . 1972 . 1h43 . VOSTF

David Staebler est animateur dans une radio périphérique. Jason, son frère, veut le voir de toute urgence. Il va le retrouver à Atlantic City. Jason lui explique alors son grand projet : créer une cité de jeux à Hawaï.

Je ne l'ai pas vu depuis longtemps, je l'ai choisi car j'ai très envie de le revoir. Je me souviens de l'ouverture : Nicholson qui parle dans le noir pendant dix minutes, jusqu'à ce qu'une lumière rouge s'allume. Ce film est lié pour moi à Atlantic City, de Louis Malle, que j'aime beaucoup. Ils se passent dans la même ville. Je l'ai aussi choisi pour ne pas prendre Five Easy Pieces, que je connais presque plan par plan. En écrivant Tournée, on s'est rendu compte qu'on travaillait autour du cinéma américain des années 1970. A tel point qu'on s'est demandé, à un moment, pourquoi ne pas l'assumer jusqu'au bout et faire un remake.

Horaires :

lundi 18 - 19h45 - Concorde 1 - en présence de Mathieu Amalric

Sur la plage de Belfast

scénario :

Henri-François Imbert

photographie :

Henri-François Imbert

montage :

Henri-François Imbert, Marianne Rigaud

musique :

Silvain Vanot

production :

Libre Cours

distribution :

Agence du court métrage

de Henri-François Imbert

France . 2000 . 0h39 . VOSTF

Par un jeu de hasards, le réalisateur s'est trouvé en possession d'un film Super 8 resté inachevé dans une caméra offerte par son amie de retour d'un voyage à Belfast. Le film montre une famille inconnue s'amusant au bord d'une plage...

Le Super 8. D'une certaine manière, c'est lié à Tournée. Avant de rencontrer les filles du Burlesque, j'ai vu un film en super 8 d'une stripteaseuse belge, Sarah Moon Howe, qui s'appelle Ne le dites pas à ma mère. Elle y raconte pourquoi elle a fait du striptease. C'est en noir et blanc, c'est très beau. Depuis j'ai rencontré la réalisatrice, je lui ai parlé du film d'Imbert. C'est fait avec rien, et la première fois que je l'ai vu, j'étais dans un état de suspense incroyable. Ce que j'aime, c'est l'alliance de cette pauvreté de moyens et d'une vraie dimension de spectacle. C'est comme un film Lumière d'aujourd'hui : ce sentiment de virginité. En voyant Sur la plage de Belfast, je me suis dit que c'était possible d' oublier qu'il y a cent ans de cinéma derrière nous, qu'on pouvait être dans un état de totale fraîcheur.

Horaires :

samedi 16 - 13h15 - Théâtre Municipal

Go Go Tales

scénario :

Abel Ferrara

photographie :

Fabio Cianchetti

montage :

Fabio Nunziata

musique :

Francis Kuipers

production :

Bellatrix, Go Go Tales Inc., en coproduction avec De Nigris Productions

de Abel Ferrara

Avec Willem Dafoe, Matthew Modine, Bob Hoskins, Roy Dotrice, Asia Argento, Lou Doillon

Etats-Unis . 2007 . 1h36 . VOSTF

Ray Ruby's Paradise, un chic cabaret à «go go» situé dans le downtown de Manhattan, est un palais du rêve, dirigé par le charismatique impresario Ray Ruby avec l'aide «experte» d'amis de longue date et d'associés véreux. Y sont présentées les plus belles et les plus talentueuses filles. Mais tout n'est pas rose au Paradise. Ray doit faire face à une faillite imminente. Ses danseuses le menacent d'une grève. Même son frère et financier veut lâcher prise. Mais le rêveur qui est en Ray ne renonce jamais. Il a acheté un système infaillible pour gagner à la loterie. Lors d'une nuit magique, il gagne le jackpot. Mais perd le billet...

Ne l'ayant pas vu, je ne peux rien en dire, sinon que j'ai hâte de le voir. J'avais regardé Snake Eyes de très près pour La Chose publique : j'admire beaucoup la manière dont Ferrara passe du public au privé, du tournage à la vie tout autour. C'est très mystérieux. Comme New Rose Hotel, que je revois régulièrement. Je viens de réaliser un film à partir de L'Illusion comique de Corneille, avec les acteurs de la Comédie Française. C'est l'histoire d'un père qui, n'ayant pas vu son fils depuis 10 ans, est amené dans la grotte d'un magicien qui a le pouvoir de lui montrer la vie de son fils. La seconde partie de New Rose Hotel ressemble beaucoup à cette histoire. C'est un peu le même jeu sur l'illusion et la réalité, le spectacle et la vie.
Mathieu Amalric

Horaires :

samedi 16 - 13h45 - Manège - en présence de Shanyn Leigh, Mathieu Amalric et Abel Ferrara

Fifi Martingale et Rentrée des classes

Fifi Martingale
Jacques Rozier
France . 2010 (nouvelle version) . 1h77
Avec Jean Lefebvre, Lili Vonderfeld, Mike Marshall, Yves Afonso, Jacques Petitjean, Alexandra Stewart, Jacques François, Luis Rego
Scénario Jacques Rozier
Image Jean Clavé, Stéphane Patti, Jacques Rozier, Matthieu Poirot-Delpech, Ramón F. Suárez, Bernard Tiphine
Montage Jeanne Moutard, Anne-Cécile Vergnaud
Production A17
Post-production Extérieur Nuit
Distribution Extérieur Nuit


Un auteur et metteur en scène de pièces de boulevard décide, à la 150e représentation, pour d'étranges raisons personnelles (une cabale se monterait contre lui, lui décernant un « Molière de la mise en scène » immérité) de refuser ce « Molière ». Et il veut modifier le texte de sa pièce à succès, l'OEuf de Pâques, pour dit-il, régler ses comptes. De ce fait, il va obliger ses interprètes qui jouent en soirée, d'effectuer des répétitions supplémentaires l'après-midi, au grand désespoir du Directeur du Théâtre. Pour compléter le tableau, un des interprètes bloqué dans la journée par le tournage d'un spot publicitaire a un accident de circulation sans gravité, et ne peut plus assurer les représentations en soirée. Le hasard qui s'en mêle fait que Fifi Florès, une des interprètes de l'OEuf de Pâques reçoit la visite intéressée d'un théâtreux en difficulté, Gaston Manzanares, comédien et Directeur d'une petite Compagnie qui assure des tournées en province. Ce Gaston Manzanares a une particularité : une mémoire fabuleuse qui le rend capable de mémoriser à toute vitesse un texte même important...


Rozier, je l'ai dans le sang. C'est physique. Je l'ai découvert par Maine Océan. C'est donc aussi lié à Paulo Branco. Mon père a fait la guerre d'Algérie, il me parlait tout le temps d'Adieu Philippine comme du plus grand film sur cette guerre. Fifi Martingale est très différent de ses autres films, c'est tout le contraire de l'état de vacance de Du côté d'Orouët ou Maine Océan : c'est l'histoire d'un type qui a un mal fou à monter un spectacle. Tout est difficile, laborieux, rien ne marche. Je l'ai choisi car il a été très peu vu.
Mathieu Amalric





Rentrée des classes
Jacques Rozier
France . 1956 . 0h24 . N&B
Avec René Baglio, Marius Sumian, l'enseignant(e) et les élèves de Correns
Scénario Michèle O'Glor, Jacques Rozier
Image René Mathelin
Montage Michèle David, Jacques Rozier
Musique originale Darius Milhaud
Production Dovidis, Films du Colisée
Distribution cinéma public films

Dans un village du Var, un écolier commence l'année scolaire en faisant l'école buissonnière.



Il est toujours étonnant de voir comment les cinéastes ont commencé. Ce film ne ressemble pas à ce que fera ensuite Rozier. Il y a une maîtrise, une beauté presque japonaise des plans, du noir et blanc, des travellings très soignés, et puis cette dimension de fable, qu'on ne retrouvera pas dans ses films suivants. Comme s'il avait fait là tout ce dont il n'avait déjà plus envie, comme pour s'en débarrasser. Rentrée des classes fait partie de ces films réalisés un peu avant l'éclosion de la Nouvelle Vague, comme Cléo de 5 à 7 de Varda. Ces gens ne savaient pas qu'ils faisaient partie d'un mouvement qui ne sera nommé qu'ensuite. Ce n'est pas un film de groupe, on sent qu'il l'a fait tout seul, dans une vraie solitude. Cette question du groupe me préoccupe beaucoup. Je n'ai pas fait d'école de cinéma, je n'ai jamais fait partie d'un groupe de qui parlent de cinéma. Alors aujourd'hui, on essaie de faire ça toutes les semaines, avec les Larrieu notamment : se retrouver pour parler de cinéma.
Mathieu Amalric

Horaires :

lundi 18 - 20h30 - Théâtre Municipal - en présence de Mathieu Amalric et Jacques Rozier

Lenny

scénario :

Julian Barry

photographie :

Bruce Surtees

montage :

Alan Heim

musique :

Ralph Burns

production :

United Artists, Marvin Worth Productions

distribution :

Carlotta Films

de Bob Fosse

Dustin Hoffman, Valerie Perrine, Jan Miner

Etats-Unis . 1974 . 1h51 . VOSTF

Après la mort du comique américain le plus célèbre et le plus controversé des années 60, un intervieweur recueille les témoignages de ses proches et tente de retracer sa vie...

Celui-là aussi je le connais plan par plan. C'est le portrait d'une époque, et une étude de ce qu'est l'obscénité. Davantage que le personnage de Lenny Bruce, c'est le couple qui m'intéresse, la relation entre lui et sa femme. C'est merveilleusement raconté, avec des ellipses fulgurantes, comme chez Pialat. En cinq minutes, le récit passe d'un état de bonheur à cette conversation téléphonique belle et triste : il est en train de donner à manger au gosse, sa femme l'appelle de Hawaï, on entend sa voix très fort dans l'appartement, elle lui demande de l'argent, on réalise qu'elle est à fond dans la dope. Je comprends pourquoi, dans All that jazz, Roy Scheider retourne en salle de montage : c'est Bob Fosse, qui a passé des années à monter Lenny pour atteindre à cette virtuosité narrative. Cette vitesse du récit, je l'ai apprise aussi chez Arnaud Desplechin : comment être dans une saga et en même temps aller très vite.

Horaires :

jeudi 14 - 19h30 - Concorde 1

Honkytonk Man

scénario :

Clancy Carlile d’après son roman

photographie :

Bruce Surtees

montage :

Ferris Webster, Michael Kelly, Joel Cox

musique :

Steve Dorff

production :

The Malpaso Company

distribution :

Les Films du Paradoxe

de Clint Eastwood

Clint Eastwood, Kyle Eastwood, John McIntire, Alexa Kenin, Verna Bloom

Etats-Unis . 1982 . 2h02 . VOSTF

Musicien ambulant, Red n'a jamais réussi à se faire un nom, mais après avoir longtemps végété dans l'Amérique de la Dépression, il a obtient finalement une audition au Grand Ole Opry de Nashville : C'est LA chance de sa vie, et sans doute la dernière... Car Red est miné par la tuberculose. Il tient à faire ce voyage en bonne compagnie. ll choisit pour cela son neveu, Whit, âgé de quatorze ans, qui le vénère.

Une histoire de transmission. Eastwood fait jouer son propre fils, qui devient son neveu dans l'histoire. Dans les toutes premières notes envoyées aux productrices de Tournée, je parlais d'Honkytonk Man : comment la transmission se fait malgré soi, comment les gosses prennent ce qu'ils ont à prendre. Finalement le film d'Eastwood se résume à l'histoire d'un gosse qui commence à jouer de la musique, au geste du père qui lui laisse sa guitare à la fin. On cherchait quelque chose comme ça pour Tournée. J'ai tourné un épilogue, finalement coupé : le film se terminait dans le café, où le plus jeune des deux enfants achète une carte postale, et écrit "salut papa". Il demande à son grand frère, qui joue au flipper, l'adresse de leur père. L'autre lui répond qu'il n'en sait rien. Alors le gosse regarde autour de lui, observe le café, pour "écrire des choses à lui", comme son père lui avait dit de le faire plus tôt dans le film, lorsqu'ils écrivaient une carte à leur mère. Mais il n'y a rien à faire : finir le film avec des gosses, ça fait tout de suite réconciliation, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. C'était impossible. Mais voilà, tout le travail sur les enfants dans Tournée a été influencé par Honkytonk Man. Aussi par Love Streams de Cassavetes, pour la dureté du père avec les enfants. Nous avions écrit des scènes beaucoup plus violentes, que je n'ai pas finalement pas tournées. Mais j'avais très peur d'être mièvre avec les enfants.

Horaires :

lundi 18 - 09h30 - Manège - en présence de Mathieu Amalric

Meurtre d'un bookmaker chinois / The Killing of a Chinese Bookie

scénario :

John Cassavetes

photographie :

Mitch Breit

montage :

Tom Cornwell

musique :

Bo Harwood

production :

Faces Distributing Corporation

distribution :

Océan Films

de John Cassavetes

Avec Ben Gazzara, Azizi Johari, Timothy Carey

Etats-Unis . 1976 . 1h48 . VOSTF

Cosmo Vitelli vient de rembourser la dernière hypothèque de sa boîte de nuit et fête l'événement à une table de jeux où il perd une très grosse somme d'argent. Pour éponger sa dette, il doit assassiner un vieux bookmaker chinois devenu gênant.

J'ai découvert récemment la version longue du film, celle qui est sortie à l'époque, qui a fait un tel four que Cassavetes a décidé de remonter en raccourcissant. Or la version longue est beaucoup moins bonne que la courte : il y a beaucoup plus de scènes de show, qui sont ennuyeuses car mal intégrées au récit. C'est aussi le problème de All that jazz - comme en plus les chorégraphies ont mal vieilli, avec la méchanceté du DVD, on zappe. Dans la version courte de Meurtre, on se fout un peu du show - il y en a un peu à la fin, mais ce n'est pas le problème. C'était un de nos soucis principaux, avec Philipe di Folco, en écrivant Tournée : comment faire pour que les scènes de show ne soient pas des parenthèses dans l'action. Nous avons écrit de manière à ce que chaque show soit vécu par l'un des personnages, s'inscrive dans son histoire. Le film de Cassavetes a aussi influencé le personnages de Joachim, et mon jeu. Joachim croit clairement qu'il est Ben Gazzara : quand il doit parler aux filles, il faut qu'il prenne un micro.

Horaires :

jeudi 14 - 20h - Théâtre Municipal

Molière

scénario :

Ariane Mnouchkine

photographie :

Bernard Zitzermann

montage :

Françoise Javet, Georges Klotz

musique :

René Clemencic

production :

Les Films 13, Les Films du Soleil et de la Nuit, Antenne 2, Radiotelevisione Italiana (RAI)

distribution :

Les Films du Soleil et de la Nuit

de Ariane Mnouchkine

Avec Philippe Caubère, Joséphine Derenne, Brigitte Catillon, Claude Merlin, Jean-Claude Bourbault, Françoise Jamet, Françoise Audollent, Louba Guertchikoff, Serge Coursan, Daïna Lavarenne, Lucia Bensasson, Nicole Fé

France - Italie . 1978 . 4h05

Comment un petit garçon né en 1622 d'un père tapissier et d'une tendre mère deviendra-t-il cet acteur prodigieux, cet auteur universel que nous connaissons tous si bien et si mal ? Nous allons suivre Molière de son enfance à sa mort dans cette France du XVIIème siècle, sauvage et raffinée.

J'ai vu ce film à sa sortie, je l'ai aimé énormément. Il m'a donné envie de faire comme le personnage de Molière : partir de la maison et inventer ma propre vie. Je me souviens des scènes de conflit avec les parents, avec le père. D'un plan tout bête : Molière enfant pose sa tête dans le giron de sa mère, qui lui épouille les cheveux, on sent qu'il prend son pied ; soudain le père entre dans la pièce, engueule son fils, qui s'échappe, et le père met sa tête dans le giron de sa femme pour se faire épouiller ! Je me souviens de la douceur maternelle, des gestes de rébellion ou de résistance du fils. Autre chose m'avait frappé : Molière est artiste, il est libre, et pourtant il travaille pour le roi, il répond à des commandes du pouvoir. Quant au financement de l'art en France, rien n'a changé. J'ai vécu enfant en Russie, avec la censure ; je me demande comment faisaient les cinéastes. La ruse avec la censure, la commande, la télévision... C'est une question qui m'intéresse, et le film de Mnouchkine parle beaucoup de ça.

Horaires :

vendredi 15 - 13h30 - Concorde 2

Le Plaisir

scénario :

Max Ophüls, Jacques Natanson

photographie :

Christian Matras

montage :

Léonide Azar

musique :

Joe Hajos, Maurice Yvain

production :

Stera Films

distribution :

Gaumont

de Max Ophüls

Gaby Morlay, Claude Dauphin, Jean Gabin, Danielle Darrieux

France . 1952 . 1h37

Adaptation de trois des nouvelles de Maupassant : Le Masque, La Maison Tellier et Le Modèle.

Le Masque : un vieil homme court les Palais de la Danse avec un masque. Malencontreusement celui-ci est pris d'une attaque et se voit donc contraint d'être raccompagné chez lui.
La Maison Tellier : un groupe de femmes sont invitées à une première communion qui se passe à la campagne. Elles sont accueillies dans la famille de l'une d'elles.
Le Modèle : un peintre tombe amoureux de son modèle. Quelque temps après le couple se sépare. L'homme s'apprête à se remarier avec une autre mais son ex-femme le retrouve et menace de se suicider.

Quand j'ai découvert les films Ophuls, je ne pouvais pas croire que ces films avaient été faits dans ces années-là. Quand on voit les photos de tournage, avec les énormes caméras... je ne comprends pas comment il faisait pour atteindre à une telle vivacité, à cette énergie qui nous emporte. Pour le scénario de Tournée, j'avais plagié une des scènes de "La Maison Tellier", le deuxième épisode du Plaisir : celle du compartiment de train avec les filles qui partent à la communion. J'avais envie de filmer ça. J'avais aussi écrit une scène où les filles du Burlesque étaient sur une charrette, comme lorsque Gabin vient chercher les filles de la maison Tellier.
Ophuls met souvent plusieurs actions dans le même plan. Il y a énormément de choses devant, les avants-plans sont très chargés, et il se passe aussi quelque chose derrière. C'est une forme de mise en scène à laquelle je pense beaucoup pour mes films.
Le point de départ de Tournée, c'est un texte de Colette, L'envers du music-hall - des notes sur sa tournée en province pour un spectacle déshabillé. Or j'ai découvert qu'Ophuls a réalisé un film à partir de ce texte, dont il a écrit le scénario avec Colette. Ca s'est très mal passé entre eux. Je n'ai pas vu le film, il ne reste qu'une copie à la Cinémathèque française.

Horaires :

jeudi 14 - 09h15 - Théâtre Municipal

Le Succès à tout prix / Success in the Best Revenge

scénario :

Jerzy Skolimowski, Michel Ciment

photographie :

Mike Fash

montage :

Barrie Vince

musique :

Stanley Myers, Hans Zimmer)

production :

Gaumont, De Vere Studio, Emerald

distribution :

Gaumont

de Jerzy Skolimowski

Avec Michael York, Anouk Aimée, John Hurt, Michel Piccoli

France - Grande-Bretagne . 1984 . 1h40 . VOSTF

Le dramaturge polonais Alex Rodak, exilé à Londres, est un auteur à succès. Il rencontre pourtant les pires difficultés à trouver l'argent nécessaire pour monter un spectacle sur la Pologne.

Je voulais montrer Deep End, mais le film est indisponible. On a donc choisi ce film que je ne connais pas, car Skolimowski est un cinéaste que j'ai envie de creuser. Il a écrit Le couteau dans l'eau avec Polanski. J'aurais pu choisir un Polanski, car c'est un de ceux qui m'a donné envie de faire du cinéma. Avant tout pour le côté très artisanal : les costumes, la déco. Le Bal des vampires, par exemple. Je me souviens avoir lu, dans le livre Polanski par Polanski, des textes passionnants où il parle de la fabrication de ses films, de la difficulté à faire travailler ensemble une équipe, dans la même direction. Il dit que c'est très difficile, car chaque technicien a envie de faire son film, ne pense qu'à partir de son domaine précis. J'en arrive aujourd'hui à cette conclusion extrême : réussir à faire un film, c'est faire en sorte que les techniciens deviennent des êtres humains. Il y a différentes techniques pour faire que tout le monde cherche ensemble. Certains cinéastes y arrivent en étant contre les techniciens, pour préserver leur solitude. Je n'ai pas cette force, donc je déverse en permanence tous mes doutes sur tout le monde. Ça amuse les techniciens, c'est une manière de les impliquer.

Horaires :

mardi 19 - 19h - Concorde 1

Man on the Moon

distribution :

remerciements à l'Institut Lumière

de Milos Forman

avec Jim Carrey, Danny DeVito, Courtney Love

Allemagne - Etats-Unis - Grande-Bretagne - Japon . 1999 . 1h57 . VOSTF

La carrière du comique américain Andy Kaufman, mort en 1984 d'un cancer du poumon. Né à New York en 1949, il débute dans de nombreux cabarets avant de se faire remarquer à la télévision dans la célèbre émission "Saturday Night Live". Il est une des vedettes de la série "Taxi" puis provoque les réactions les plus diverses en montant des spectacles originaux, notamment au Carnegie Hall de New York.

Horaires :

dimanche 17 - 21h15 - Concorde 1 - en présence de Mathieu Amalric
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* séances scolaires ouvertes au public sous réserve de places disponibles

Le festival en images

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